Premier Design Français, Episode #1
Le Bureau
01/01/2011 - 31/05/2011
En mai 2011 la Galerie Pascal Cuisinier inaugurait un nouveau cycle d’expositions thématiques sur le début du design en France dans les années 50’. Le 1er épisode de cette série était consacré au nouveau bureau, du domestique au professionnel.
L’exposition réunissait pour la première fois une douzaine des bureaux les plus beaux et les plus innovants conçus par les jeunes créateurs des années 50’ : Pierre Guariche, Joseph André Motte, Pierre Paulin, Alain Richard, André Monpoix, Michel Mortier…..
Etaient également présentés en complément de l’exposition quelques sièges rares, comme le fauteuil luge de Joseph André Motte, la chauffeuse témoin de Pierre Guariche, le fauteuil dessiné par Alain Richard pour le Mobilier National ou encore quelques lampes introuvables de cette même période.
DU DOMESTIQUE AU COLLECTIF, DU PRIVÉ AU PROFESSIONNEL
Leurs premiers projets, d’abords destinés à la maison, sont produits en toute petite série, comme le bureau d’André Monpoix pour Meubles TV ou celui de l’ARP (Atelier de Recherche Plastique, premier essai de signature collective en France qui réunit Guariche, Motte et Mortier de 1954 à 1957) pour Minvielle. Rapidement, les professionnels s’intéressent à leurs créations ce qui les incite à décliner les modèles de ce qui deviendra plus tard le « mobilier de bureau » destiné aux administrations et aux collectivités. Ces bureaux, qui ne s’appliquent pas au départ à l’usage intensif, ultra fonctionnel et technique du mobilier professionnel, se permettent encore de très beaux dessins, de beaux placages, des transparences audacieuses, des dimensions réduites, parfois pas de caisson de rangement etc. Plus tard ils intègreront des possibilités de tiroir/plumier, à dossiers suspendus, des parois de courtoisie, des déclinaisons fonctionelles et modulables (retours, bureau de secrétaire, meubles dessertes assortis…), des possibilités de réception de visiteurs etc.
Ces pièces se caractérisent par une épuration des formes et des lignes radicales sans concession au goût bourgeois de l’époque (le bois massif, les formes courbes, les décors ajoutés, le bronze doré ou les formes historicistes).
Il ne s’agissait pas particulièrement d’une démarche économique mais plutôt d’une volonté affirmée de modernité basée sur des proportions parfaites et un minimalisme rigoureux.
PREMIER DESIGN FRANCAIS : UN NOUVEAU CYCLE D’EXPOSITIONS
Il existe un design français, exceptionnel par la qualité, l’innovation, l’intelligence de ses pièces et de ses créateurs. Il est malheureusement peu connu, si ce n’est des spécialistes, car produit en toute petite série et donc rare.
En France, pays de référence des arts décoratifs, il a toujours été dans la tradition de privilégier un travail d’ébénisterie ou d’artisans/artistes de haut niveau. Aussi a-il été difficile, au moment du basculement dans le design et la production de série dans les années 50’ d’accepter une forme nouvelle d’industrialisation, celle du haut de gamme.
Contrairement aux États-Unis, à l’Italie ou aux pays scandinaves, où la production en grande série s’est développée très rapidement (Knoll, Herman Miller etc.), la France n’a jamais eu de véritable industrie du mobilier, du luminaire et des arts décoratifs en général.
Si l’exposition Mobi Boom venait de faire découvrir au grand public quelques-unes des merveilles que furent ces créations françaises des années 50/60’ et les noms qui y sont associés (Guariche, Motte, Mortier, Philippon Lecoq, Paulin, Richard…), il reste encore beaucoup à faire pour valoriser l’exceptionnelle qualité du design français de cette époque. Ce nouveau cycle d’exposition entend donc démontrer l’existence et l’excellence de cette production française auprés des collectionneurs et du grand public.
Après le bureau, d’autres épisodes suivront : le siège, le luminaire, les nouveaux matériaux, le salon/salle à manger etc., composant ainsi un panorama complet, cohérent, et représentatif des richesses de la création française de cette période.