50 nuances de blanc

09/09/2017 - 14/10/2017

C’est tout en blanc que s’effectuait la rentrée 2017 à la galerie Pascal Cuisinier. Pascal Cuisinier a sélectionné dans sa collection 50 pièces, des plus connues aux plus rares, pour déplier toutes les nuances possibles de cette non-couleur.


Si les années 50’ en France s’identifient souvent au piètement tubulaire laqué noir, les exceptions ne manquent pas et de nombreux meubles, sièges ou luminaires ont eu une version blanche au tout début des années 50 mais aussi à la charnière avec les années 60’. Cette non-couleur capable de transformer l’objet qu’elle habille grâce d’abord à la laque, qui couvre le métal des piètement des premiers meubles de Philippon Lecoq puis ceux de l’A.R.P., les tôles perforées des luminaires de Pierre Guariche ou ceux d’Alain Richard. Mais le blanc recouvre aussi meubles et tables basses grâce au stratifié ou à l’opaline, enfin il créé une lumière subtile par l’introduction du plexiglas dans le luminaireà partir de 1958.

Ces matériaux ont vieilli bien sûr. Cela leur confère aujourd’hui une patine et de multiples nuances allant du blanc glacé des marbres et des verres teintés dans la masse, jusqu’aux ivoires profonds des fils Isogaine des chauffeuses d’André Monpoix ou des luminaires de Pierre Guariche créant toute une palette à la fois chic, subtile, sophistiquée et pour autant sobre et sans ostentation, comme bien souvent dans les créations françaises de cette époque.

La galerie ne s’est pas privée d’utiliser la gamme exceptionnelle des blancs qu’offrent les matières des tissus d’éditeurs contemporains comme Pierre Frey pour recouvrir une très belle collection de chaises, de fauteuils et de canapés d’époque. Et elle ne se privera pas non plus d’une mise en scène tout en blanc du sol au plafond seulement nuancéepar les éclairages de la collection de luminaires.

Quelques pièces remarquables étaient présentées tels que six fauteuils du Paquebot France par Jacques Dumond en tôle laquée gris perle et skaï blanc d’origine, une rare paire d’appliques « M11 » en plexiglas moulé de Joseph-André Motte en 1959, un exceptionnel lampadaire « fontaine » de Michel Mortier en 1972, une paire inédite d’une chauffeuse SS1 de Pierre Guariche ou un très beau bureau de l’A.R.P. en frêne et fer laqué blanc pour annoncer l’exposition sur ce premier collectif français qui suivra immédiatement cette présentation.