PAD London 2015

À l’occasion du PAD Londres 2015, la galerie Pascal Cuisinier posait un regard contemporain sur un appartement français « 1955 ».

Après la seconde guerre mondiale, des procédures d’urgence sont mises en place en France pour reloger rapidement les populations, mobilisant ainsi le savoir-faire de Jean Prouvé, Marcel Gascoin ou encore René Gabriel.

Parallèlement, ces derniers forment la nouvelle génération de décorateurs à la prestigieuse École Nationale des Arts Décoratifs. Diplômés à l’orée des années 1950, les meilleurs d’entre eux imaginent ces nouveaux appartements, représentatifs d’un style de vie moderne propre aux années mythiques des « trente glorieuses ».

Ainsi, ils repensent l’espace, la lumière et les fonctions de l’appartement, source de nouveaux modes de vie. Ils inventent un mobilier moderne, simple et élégant, des luminaires exceptionnels et des sièges qui, grâce à de nouveaux procédés techniques, vont révolutionner l’esthétique et le confort de toutes les assises de la deuxième partie du XXème siècle.

C’est cet appartement que présente la galerie Pascal Cuisinier au PAD Londres 2015 mais dans sa version contemporaine, comme les collectionneurs le réinterprètent aujourd’hui.

Il s’agit d’un salon/salle à manger, en vogue à cette période, dont les pièces, pensées pour être éditées en série, sont conçues pour créer un espace cohérent, comme si il avait été fait sur mesure par un décorateur. Les lignes sont sobres, aériennes, les matériaux harmonieux – orme, métal laqué noir, lainage – et les proportions ultra sophistiquées. Les couleurs utilisées sont neutres et la lumière est douce, travaillée en plusieurs sources indirectes et réfléchies. C’est ce minimalisme qui caractérise ce style « à la française » : raffiné, sobre et discret.

On trouve dans le salon une banquette de Pierre Paulin à la une de plusieurs magazines à l’époque. La commode 148 de Pierre Guariche, une table basse très rare d’André Monpoix qui intègre les tout premiers stratifiés, les célèbres fauteuils Saturne de Geneviève Dangles et Christian Defrance viendront compléter l’aménagement.

La salle à manger célèbre Alain Richard avec l’une de ses enfilades les plus minimales et une table à rallonge en stratifié noir. L’ensemble est éclairé par quelques uns des plus rares luminaires de l’époque, l’applique à abat jour G12 crée par Pierre Guariche, ainsi que ses deux lampes à poser G50 et G60.

Cette mise en scène s’organise sur fond de bois clair, d’orme vernis, d’une gamme colorée assourdie, à peine relevée de quelques touches de métal laqué en noir ou de touches de blanc dans les luminaires.