André Monpoix

Petit-fils d’ébéniste et fils de commerçants installés à Paris, André Monpoix déploie des capacités précoces pour le dessin. Il intègre l’École des Arts Décoratif où il reçoit l’enseignement de René Gabriel –chez qui il effectuera un stage –  Maxime Old et Jacques Dumond qui font la promotion du meuble contemporain. Diplômé en 1949 – la même promotion qu’André Simard, Pierre Guariche et Alain Richard- il intègre l’agence de Dumond quatre années où il va faire ses armes et apprendre véritablement le métier.

Il ouvre en 1953 son bureau d’études rue Tournon dans le VIe arrondissement de Paris au-dessus de l’atelier boutique de sa femme, Geneviève Dupeux, créatrice de tissus. Dès 1951, il expose au Salon des arts ménagers où il présente des meubles de série en bois naturel. Sa participation régulière au foyer d’aujourd’hui du SAM et au Salon des artistes décorateurs, lui permet de promouvoir sa conception du meuble moderne aux lignes sobres et rigoureuses. Au SAM 1954, il présente une chauffeuse à la structure métallique tendue de fils plastique blanc isogaine qui sera également exposée à la 1^ère – et unique – Triennale d’art Français Contemporain de 1956. Fabriquée par Meubles TV, cette maison d’édition fondée par Robert Vecchione va éditer la plupart des créations d’André Monpoix  ainsi que celles de son ami Alain Richard jusqu’en 1968. Pour l’Exposition Universelle de Bruxelles en 1958, il réalise la chambre d’enfants au sein de l’appartement à loyer modéré confié à l’architecte André Hermant. Sa carrière décolle lors de l’attribution du Prix René Gabriel quatre ans plus tard. En 1963, il s’associe avec Pierre Paulin et Jeanne Couturier pour la conception et la réalisation de la première Biennale de la lumière au Salon des artistes décorateurs. André Monpoix développera une clientèle de particuliers pour laquelle il aménagera des intérieurs et participera à certains projets comme en 1967 où il co-signera avec Alain Richard une cabine téléphonique en ABS rouge sur piètement métallique destinée à la maison de la Culture de Grenoble.

Il collaborera également  avec l’éditeur Negroni en concevant une collection de mobilier en pin d’Orégon. En collaboration avec Joseph-André Motte et Pierre Paulin, il est chargé des nouveaux aménagements des salles du musée du Louvre. Sous la houlette de l’administrateur du Mobilier National Jean Coural et de Michel Laclotte, alors directeur du département des Peintures, le trio va prendre en charge l’ensemble de la muséographie ; architecture d’intérieur, choix des couleurs et de l’éclairage, réalisation des vitrines et sélection des œuvres. Durant quatre ans, ils s’attellent aux aménagements de la Grande Galerie, du Salon Carrée et du pavillon de Flore.

En 1971, il réalise les aménagements des nouveaux bâtiments du ministère des Affaires sociales à Paris et s’associe à Pierre Paulin pour l’aménagement du wagon de la reine d’Angleterre lors de sa visite à Paris en 1972. Son décès prématuré à l’âge de 51 ans mettra fin à la carrière prometteuse de l’un des designers les plus créatifs de toute une génération. Son œuvre est associée à une rigueur du dessin et un sens inné de la proportion.