Architectural & Minimaliste
Le design français des années 50
29/10/2015 - 31/12/2015
La génération des premiers designers français défendus par la galerie ont été formés par les grandes idées fonctionnalistes et rationalistes des mouvements d’architecture moderne du début du siècle et de leurs représentants : Ludwig Mies Van der Rohe, Walter Gropius, Auguste Perret, Le Corbusier, etc…
Ces mouvements se fondent sur les principes d’un minimalisme pur et radical : une forme réduite à son essentiel qui constitue une réponse parfaitement évidente à la fonction de l’objet – Le « less is more », n’étant pas un appauvrissement mais le fruit de nombreuses recherches de simplification et d’épure, afin d’obtenir la forme parfaite, la proportion la plus réussie et le détail le plus soigné. Alain Richard, par exemple faisait redessiner des dizaines de fois, et parfois pendant des années, un détail de patin, de poignée ou de charnière sur un meuble. Conformément aux préceptes de Mies Van der Rohe, plus on est minimaliste, plus le détail est important.
Fondées sur ces principes, leurs recherches influenceront profondément leurs contemporains et les générations futures. Ces créateurs ont influencé tout le design de masse jusqu’aux formes actuelles des meubles Ikea. Leurs projets ont été repris pour le grand public durant les années 50’ et 60’. Certains d’entre eux ont enseigné de nombreuses années à l’ENSAD, comme Joseph André-Motte, Michel Mortier ou René Jean Caillette. Leurs étudiants ont bénéficié de cet enseignement et sont aujourd’hui architectes et designers. Depuis quelques années, on retrouve d’ailleurs les formes de leurs mobiliers partout dans les boutiques et les salons du meuble, jusqu’à la copie pure ou au phénomène très récent de la réédition.
Cet héritage ne s’applique pas seulement qu’à l’architecture et au design de mobilier mais s’étend sur l’ensemble des arts décoratifs, dont la mode. Hedi Slimane, Kriss Van Assche ou Raf Simons parlent de leurs démarches avec les même mots : « parfaite maitrise de la coupe et du détail raffiné », « rigueur classique et technicité », « en avance sur les coupes et les matériaux». Chez ces créateurs, l’élégance passe également par la sobriété et l’épure, l’intelligence de la coupe et la subtilité du détail.
C’est cette très grande contemporanéité qu’a souhaité mettre en valeur la galerie Pascal Cuisinier en présentant une sélection de pièces, parmi les plus radicales et minimalistes, pourtant créées dans les années 50’. Elles ont été selectionnées pour leur minimalisme et leur radicalité, mais également pour leur rareté et leur importance historique.
Cette sélection issue de la collection exceptionnelle du galeriste regroupe du mobilier, du siège et du Luminaire. Notamment une table 802 d’Alain Richard, ainsi qu’une rare enfilade suspendue de Philippon Lecoq mais aussi la banquette AR d’Abraham et Rol, ainsi que les luminaires les plus radicaux de J-A Motte, Pierre Guariche et Michel Buffet.
A cette occasion, l’espace d’exposition faisait l’objet d’un remaniement complet pour en souligner l’architecture et mettre en scène l’esthétique radicale et minimaliste de ces pièces. Une arche en béton, un immense mur en bois ainsi que de grands socles filants venaient restructurer les perspectives de la galerie.